Le coeur à rude épreuve... par Laurent Wirz

La saison 2005/06 a pris fin de la plus belle des manières pour Liverpool, qui a remporté la Coupe d'Angleterre au terme d'une finale d'une intensité
dramatique exceptionnelle. Et comme à Istanbul voici un an, les nerfs et les coeurs des fans des "Reds"
ont été mis à rude épreuve. Mais l'épilogue a été favorable, et la salle des trophées d'Anfield peut accueillir une nouvelle pièce.

Ce 7e succès dans la prestigieuse FA Cup ponctue une saison remarquable pour Liverpool. Après le miracle d'Istanbul, il n'était pas évident de rebondir. Pourtant, Benitez et son équipe y sont parvenus avec style et efficacité. Même si la défense de la Ligue des champions a échoué? prématurément, on peut sans aucun doute affirmer que la saison a été plus que réussie. Et cela aurait aussi été le cas même en ne ramenant pas la Cup.

La progression s'est avérée spectaculaire en championnat, puisque les "Reds" ont amassé 24 points de plus que la saison précédente, finissant au 3e rang sur les talons de Manchester United et bien plus près de Chelsea que douze mois avant. Liverpool aurait même pu prétendre à mieux s'il n'avait pas réalisé un départ poussif (deux victoires, quatre nuls et deux défaites sur les huit premiers matches). Un petit passage à vide en plein hiver - lorsque les buts avaient peine à venir - a aussi pesé sur le classement final. Mais chaque équipe est confrontée une fois ou l'autre à de telles périodes durant lesquelles la carburation est moins bonne.

C'est le parcours en Cup qui a démontré tout le potentiel des "Reds", et ce dès le premier match (32e de finale) à Luton, où il a fallu un mental d'acier pour retourner une situation compromise
(1-3 après 50 minutes) et l'emporter 5-3, notamment grâce à un but de Xabi Alonso inscrit depuis son propre camp! Au tour suivant, Liverpool s'est imposé 2-1 à Portsmouth, un déplacement pas facile.
Puis, en 8e de finale, ce fut une très satisfaisante qualification au détriment de Manchester United, avec un beau but de Crouch.

En quart de finale, la visite à Birmingham ne s'annonçait pas de tout repos, les deux équipes ayant fait deux fois match nul en championnat. Mais les "Reds" allaient frapper d'entrée et livrer un match parfait, gagnant sur le score inhabituel de 7-0, un record à ce stade de la compétition. La demi-finale contre Chelsea à Old Trafford était de toute beauté, et Benitez démontrait un sens tactique supérieur à celui de Mourinho, privant le Portugais d'une deuxième finale de prestige après la Ligue des champions il y a un an. Yes!

Après avoir sorti Manchester United et Chelsea, il aurait été dommage de ne pas concrétiser l'occasion en finale. Et pourtant, West Ham a donné bien du fil à retordre, même si les hésitations défensives de Liverpool ont bien profité aux "Hammers".

Cette finale a d'ores et déjà pris place parmi les plus grandes de la longue histoire de cette compétition, qui en était tout de même à sa 125e édition. Une fois encore, alors que West Ham semblait parti pour créer la surprise, Liverpool a su se révolter, sous la houlette de son fantastique capitaine et inspirateur Steven Gerrard, auteur d'un match sensationnel ponctué de deux buts que l'on ne se lassera jamais de revoir, ainsi que d'un somptueux assist pour le but de Cissé

                                             LW